L’édito : « Une aube invisible
se lève déjà »
Au seuil de cette nouvelle année liturgique (année « A »), et de ce temps de l’Avent qui débute, qui signifie littéralement, à partir du latin adventus, « arrivée », « avènement », les textes de ce dimanche nous rappellent une demande trop souvent reléguée au second plan : accueillir vraiment le Christ qui vient au coeur de nos vies : « Emmanuel », qui se fait « Dieu avec nous ».
L’Evangile selon St Matthieu de ce jour nous le dit avec force : l’ordinaire, lorsqu’il accapare tout, peut devenir un voile qui endort l’âme, comme aux jours de Noé où beaucoup furent surpris parce qu’ils avaient cessé de veiller.
La vigilance n’est pas un réflexe pieux, mais un engagement lucide, un choix renouvelé chaque jour. Que nous soyons « aux champs, au moulin », au travail, dans nos relations, dans nos fatigues, aucun espace de l’existence n’échappe à cet appel à rester attentifs à la présence de Dieu avec nous. Même lorsque la nuit intérieure — doute, lassitude, épreuve — semble s’imposer, nous sommes invités à tenir bon, car une aube invisible se lève déjà.
William Shakespeare a écrit « Il n’est si longue nuit qui n’atteigne l’aurore », mais l’Epitre de Saint Paul de ce jour en dit plus : la nuit se défait, le jour s’avance. Revêtir la lumière, c’est entrer dans ce mouvement. En répondant à l’appel exigeant de l’Avent, nous marchons vers la paix annoncée par le prophète Isaïe, et préparons nos coeurs à reconnaître, avec joie, « l’Emmanuel », Dieu avec nous, qui vient.
Pierre-Emmanuel Ceccaldi, diacre.
10–30 novembre 2025, 1er dimanche de l’Avent
